Campagne choc

Nazisme 2.0

Nazisme 2.0      

Ces scènes vous choquent ? Vous n’aimez pas ? Tant mieux ! Pourtant, il fut un temps, pas si lointain, où elles semblaient normales. Nous aimerions croire que le racisme, la haine de l’autre et la condescendance du Nord envers le Sud sont chose du passé, mais il n’en est rien.

Civitas : qui se cache derrière l'association catholique devenue un parti politique ? https://www.rtl.fr/actu/politique/civitas-qui-se-cache-derriere-l-association-catholique-devenue-un-parti-politique-7783901433 «"Messire Dieu, premier servi" Étude sur les conditions de la prise de parole chez les militants traditionalistes de Civitas https://www.cairn.info/revue-politix-2014-2-page-59.htmL’extrême droite prolifère toujours aujourd’hui, les partis nationalistes gagnent du terrain un peu partout dans le monde, le fanatisme religieux devient la norme comme en atteste l’apparition des affiches Civitas sur les campus (« contre la dictature démocratique »). Ces idéologies redeviennent « normales ». On ne s’étonne plus de voir les Lepen au second tour des présidentielles françaises, des millions d’Américains voter Trump, la Hongrie ou la Pologne glisser vers l’autocratie, la Flandre se demander si l’on peut gouverner avec l’extrême droite… On finit par ne plus oser parler religion par peur. Ces faits sont-ils plus ou moins choquants que ces vieilles photos ?

Nous aimerions croire qu’il est préférable de fermer les yeux sur ces dérives autoritaires et d’en faire de simples faits divers, mais cela revient à banaliser ce type d’actes destructeurs et infamants.

Au Service Volontaire International, organisation de jeunesse, nous considérons qu’il est essentiel de porter un regard critique aussi bien sur notre présent que notre passé, car comme l’affirmait Churchill, « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». Nous n’oublions pas.

Le racisme, le fascisme et l’obscurantisme ne doivent pas devenir des banalités !

Le 15 mars 2019, un terroriste australien d’extrême-droite pénètre dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle Zélande, et fait feu sur les personnes qui se trouvent à l’intérieur. Il fera 51 victimes et 49 blessés.

Le 12 août 2017, une voiture bélier fonce dans un groupe de manifestants pacifiques anti-extrême droite à Charlottesville, aux États-Unis. L’assaillant tue une personne et en blesse 35 autres.

En 2016, à New York, le militant et polémiste Gavin McInnes fonde l’organisation des Proud Boys, groupe exclusivement masculin qui milite pour « défendre les valeurs de l’Occident » et lutter contre le féminisme et le multiculturalisme. Fervents défenseurs de Donald Trump et du port d’armes, les Proud Boys ont plusieurs fois attaqué physiquement des manifestants de gauche, notamment des défenseurs du mouvement Black Lives Matter.

En 2011, le Norvégien Anders Behring Breivik perpètre deux attentats consécutifs à Oslo et Utøya, tuant 77 personnes, dont 69 membres de la Ligue des jeunes travaillistes, organisation de jeunesse affiliée au Parti travailliste norvégien. Il revendique clairement son acte et déclare que son objectif était d’éliminer les « marxistes culturels » qui laissent l’Europe « se faire coloniser par l’Islam ».

En 2010, l’écrivain et militant politique français Renaud Camus popularise la théorie dite du « grand remplacement », selon laquelle il existerait actuellement un lent processus volontaire de substitution des populations européennes par des populations « étrangères », essentiellement issues du Maghreb et d’Afrique en général. L’auteur sera condamné pour provocation à la haine et à la violence contre les musulmans en 2014. Malgré cela, certaines personnalités politiques, comme Marine Le Pen, continuent de faire des références explicites à cette théorie.

En 1990, l’association de jeunesse Heimattreue Deutsche Jugend est fondée dans le but de former les jeunes générations allemandes à l’idéologie d’extrême-droite. Les jeunes qui participent aux camps de la HDJ reçoivent également une éducation militaire. D’orientation clairement néonazie, l’association  ne sera interdite qu’en 2009.

Les deux photos que vous voyez ont été prises respectivement en 1986 et en 2012. Le néonazisme est présent dans la vie quotidienne de nombreuses personnes, aujourd’hui, au XXIe siècle. Il est présent de façon flagrante, comme dans les faits énoncés précédemment, mais aussi de manière beaucoup plus subtile, comme dans les discours déguisés de certains partis d’extrême-droite modernes qui gagnent en popularité dans de nombreux pays européens (51,80 % en Italie et 33,70 % au Royaume-Uni aux dernières élections européennes; 25,94 % aux dernières élections fédérales suisses). Nier son existence, c’est nier celle du nazisme originel. Continuer d’en parler est un moyen de lutter contre lui.


Mais peut-être n’êtes-vous pas de cet avis-là ? Peut-être considérez-vous qu’il convient de censurer et interdire de tels partis politiques pour leur caractère haineux et dangereux ? Ou peut-être, à l’inverse, pensez-vous qu’il est de notre devoir de laisser s’exprimer cette idéologie pour que tout le monde soit au courant de son existence, de la mettre en lumière pour l’empêcher de se développer dans l’ombre ? Car en effet, on peut considérer que censurer c’est victimiser, et victimiser c’est populariser.

Nous sommes le Service Volontaire International. Nous cherchons à inciter les gens à porter un regard critique et nouveau sur le monde qui les entoure, sur les choses qui les indignent et sur celles qui ne les étonnent même plus. En tant qu’Organisation de jeunesse accréditée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, notre mission est de former des CRACS : des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires.

Soyons fiers de défendre nos valeurs !

Sources :